Adieu, Panurge.
Tel des zombies, marionnettes d'un Soleil meurtri, victime de l'acidité récente de notre quotidien, nous marchions aveuglement et inexorablement à notre perte.
Perdu dans la pénombre ambiante, cherchant la moindre lueur synonyme d'espoir, nous vendions nos âmes déjà perdues, à ces porteurs de lumière, charognards affamés de pouvoir.
Éblouis par le calme éphémère d'une trêve bienvenue, nous étions prêts à écouter ces bradeurs d'espoir, sans même chercher, le pourquoi de leur nature profonde.
Où allions-nous ? Était-on déjà en train de recreuser notre tombe, cette tombe, dont nous avions détourné le regard quelques jours plus tôt.
Peut-être fatigués d'attendre des jours meilleurs, nous en venions à mettre nos destinées aux mains de n'importe qui. Donner notre confiance, a ceux qui hier encore l'avait trahie, a ceux qui s'emparaient de nos biens, ceux qui ne connaissaient pas le respect et qui, nous appelant dans leur bras, nous démontraient une fois de plus leur mépris pour nos petites vies.
Nous étions de petites gens, mais nous avions un pouvoir, le pouvoir de ne pas en donner à ces imposteurs, pour qui les mots de droits et de devoirs, ne sont que paroles vaines.
Fatigué, mais combatif, je décidais alors de frotter mes yeux, comme pour enlever un peu de ce brouillard qui m'empêchait de réfléchir, j'essayais d'entrevoir une once de vérité. Et soudain, la vérité apparue, je compris, je me mis à espérer de nouveau, à croire en une révolte possible.
Fini, Panurge, ne jette plus tes moutons !
Attendez !!! Voyou, mendiants de voix, menteurs, vendeurs de rêve, ne courrez pas, non ne courrez plus.
Vous ne pourrez vous cacher plus longtemps, nous voyons clair à présent.
Aujourd'hui, nous redevenons maîtres de nos vies, et il vous faudra plus que votre égoïste soif de pouvoir, et votre ridicule besoin de reconnaissance pour nous mentir et nous abattre.
Amis, frères, sœurs, ne soyons plus les laissés-pour-compte de notre Stéréopole, reprenons ce qui nous revient de droit : le droit de penser, le droit de choisir, le droit d'être tout simplement.
Soyons exigent envers nos élites, leur destin vaut le nôtre, soyez en sûr.
Don R.